LE CHAMP DE L'HOMEOPATHIE : 1 - GENERALITES
Il est nécessaire que l’on sache mieux, que tout le monde sache mieux, si possible, en quoi l'homéopathie est originale, ce qu’est sa singularité, sa spécificité. Au-delà des idées un peu simplistes de médecine douce, de médecine naturelle, de « soigner le mal par le mal ».
Toute discipline possède un champ, correspond à un champ. Qui définit son domaine d’application et de légitimité. Dans ce champ, résident certains objets, propres au champ, certaines forces, certaines perspectives.
Quel est le champ de l'homéopathie ? Ou, plutôt, quels sont ces champs ? Comment et en quoi se différencient-ils des autres champs ? Ce sont les questions auxquelles je me propose de répondre au travers de trois textes.
Le premier texte montre que l'homéopathie se démarque fondamentalement de l’approche objectivante « classique » en ce sens que loin de quitter « le monde de la vie quotidienne », que loin de se défaire de la subjectivité du patient pour ne valoriser que ses données les plus objectives, elle reste ancrée, profondément, dans la vie du sujet, dans ce qu’il ressent et éprouve, ce que j’appellerai son « vivre ». c'est à dire sa vie telle qu’il la vit, pas sa vie en général, sa vie concrète, telle qu’il la perçoit, la vit, telle qu’elle est vécue.
Le second texte montre que l'homéopathie est le champ de l’individuation. C'est à dire qu’elle prend en compte des in-dividus, des sujets non divisés en organes, tissus, cellules et « appareils » sans lien intimes entre eux, non divisés non plus entre corps et esprit. Cependant, si j’emploie le terme d’individuation, c’est parce que l'homéopathie permet de repérer le processus d’individuation qui aboutit à la « formation » des individus en question. Elle n’est pas, simplement, focalisée sur les sujets tels qu’ils sont devant elle, mais, aussi, sur ce qui les a constitués ainsi, peu à peu, au cours de leur vie entière.
Le troisième texte, enfin, montre que l'homéopathie ne répond pas, comme la médecine classique, au champ des objets. Ceci rejoint d’ailleurs la question de l’individuation. L'homéopathie se caractérise davantage par l’étude des processus vitaux, des échanges, des équilibres et déséquilibres. Bref, elle obéit à la logique de la relation et son champ est celui des relations. Les patients ne cessent pas, pour autant, d’avoir leur identité bien marquée, tout comme les maladies. Mais celles-ci, ces identités, ne sont pas données une fois pour toutes, ne préexistent pas à l’ensemble relationnel qui les constituent et correspondent à des états d’équilibres métastables, c'est à dire susceptibles d’évolution et de changement.
Mise en ligne : février 2012.
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