REVUE DE PRESSE HOMEOPATHIC LINKS 04-10 PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Philippe Colin   
Jeudi, 04 Novembre 2010 20:24

 

 

Le dernier numéro de l’année 2009 de cette revue homéopathique, consacré pour l’essentiel à des cas cliniques de troubles du comportement chez l’enfant, comporte un éditorial du rédacteur en chef, Harry van der Zee, qu’il nous a semblé important de commenter.

L’auteur part du thème principal de ce numéro pour faire un tableau de la société actuelle.

Que dit cet éditorial ? (nous traduisons)

L’augmentation récente des problèmes psychiatriques chez l’enfant est très préoccupante et révélateur de bien des problèmes de notre société contemporaine : en effet, au-delà des histoires familiales individuelles qui peuvent expliquer en grande partie ces problèmes, il existe des facteurs sociaux qui jouent un rôle non négligeable dans la genèse de tels troubles.

Même si l’homéopathie peut se targuer d’avoir des résultats tangibles dans ce genre d’affection, le nombre d’enfants traités de cette façon est trop restreint pour faire évoluer  les choses au niveau de l’humanité, et les problèmes socio-économiques restent inchangés.

Il existe en plus un facteur majeur qui complique les possibilités de changement sur le plan collectif : il s’agit de l’économie de la santé, qui est laissée aux mains des intérêts financiers : ce que Harry van der Zee surnomme « Big Pharma » est ainsi le résultat du mariage d’influence entre le capitalisme et l’allopathie. Cette union représente un pouvoir financier qui surpasse le budget de nombreux pays et possède une autorité énorme.

Nous observons ainsi un déséquilibre gigantesque en défaveur des thérapeutiques alternatives et complémentaires, car la réalité de la santé aujourd’hui repose sur un système totalitaire, régi par les lois capitalistes du marché, dans lesquelles le dogme allopathique se conduit en dictateur en ce qui concerne la législation, contrôle tous les fonds, et marginalise avec succès les autres acteurs des systèmes de soins.

Dans ce modèle capitaliste, le patient joue un rôle de consommateur, et les millions d’enfants recevant des drogues chimiques pour changer leur comportement sont un triste et cynique exemple de cet état de fait. Pour promouvoir cette consommation et influencer la législation, les multinationales pharmaceutiques donnent  des millions de dollars chaque année à des organisations de parents ; si nous observons cela de plus près, ce n’est pas le problème psychiatrique de l’enfant qui est le problème réel, mais bien plutôt le comportement des parents qui soutiennent une société qui est elle-même autiste, préoccupée de façon obsessionnelle par les gains matériels, et présentant un manque d’attention aux besoins réels de leurs enfants.

Ce ne sera pas l’industrie pharmaceutique qui apportera ce changement vivement souhaité. Une révolte des consommateurs est indispensable, et Harry van der Zee ne doute pas que de nombreux professionnels de santé emboîtent le pas de cette révolte et adoptent des conduites alternatives.

 

 

Quelques mots de commentaires

Nous partageons en grande partie l’analyse de l’auteur concernant le problème de santé qui sert de thème à ce numéro d’Homoeopathic Links : si les causes des troubles psychologiques pédiatriques sont très souvent à rechercher dans les problèmes familiaux présents ou passés, il existe un pourcentage non négligeable de facteurs socio-économiques qui peuvent également jouer un rôle important. Ces facteurs familiaux et socio-économiques sont minorés, ou passés sous silence (quand ils ne sont pas niés) par le paradigme allopathique dominant. Ce système de pensée allopathique n’a qu’une réponse médicamenteuse, ceci dans le but principal de faire marcher l’économie des compagnies pharmaceutiques et d’augmenter les bénéfices  des actionnaires.

L’alliance des multinationales capitalistes de l’industrie pharmaceutiques et de la pensée scientiste allopathique aboutit à transformer le patient malade en consommateur de produits décrits comme très efficaces pour résoudre leurs problèmes de santé (et de vie). Cette alliance agit de diverses manières, en faisant peur ou en faisant miroiter un bien-être matériel en particulier (rappelons que l’emploi de la peur fait partie du système de gouvernement des sociétés totalitaires).

Là où nous nous éloignons de l’auteur, c’est dans son optimisme concernant le futur : la majorité des consommateurs de soins aura-t-elle assez d’énergie et de connaissances pour avoir suffisamment d’esprit critique pour prendre du recul par rapport au matérialisme ambiant de la société contemporaine ? Ces mêmes consommateurs de soins sauront-ils faire face au mécanisme de la peur utilisé par des médecins complices de cette alliance pour mieux asseoir leur pouvoir médical ? La campagne de vaccination contre la grippe qui se passe en cette fin d’année 2009 peut apporter des éléments de réponse : seulement 5 millions de personnes vaccinées, plus de 79 millions de doses de vaccin restant sur les bras de nos décideurs en matière de politique de santé…

Le combat pour la dignité de l’homme passe par la dénonciation de cette situation. Les thérapeutiques alternatives et/ou complémentaires ne sont qu’un élément bien fragile dans ce combat, et certainement pas la seule arme à utiliser.

Philippe Colin